Le Mouvement Mignet démarre pour une seconde jeunesse
Du 18 au 24 août s’est tenu à Mâcon le premier rassemblement d’après guerre, consacré aux appareils de la formule Mignet, rassemblement où se manifesta l’enthousiasme que nous connûmes avant guerre et dont le « Pou du Ciel » et son constructeur étaient l’objet.
Ils s’agissaient simplement à Mâcon de grouper les adeptes de la formule, d’échanger des points de vue sur la diffusion de cette formule ; en bref, il s’agissait de recréer le Mouvement Henri Mignet, et celui-ci a pris un excellent départ. Mais, il faut le souligner dès l’abord, ce Mouvement différera de celui d’avant guerre sur le point capital, on le verra plus loin.
Il y avait quatre avions Mignet à Mâcon : Mignet lui-même avec son HM 350, Croses avec son biplace EC-2, Baron venu de Saintes avec son monoplace HM 293 et Cosandey, venu de Suisse sur son monoplace HM 293 également.
L’accueil d’abord. Eh bien ! cet accueil fut conforme à celui qui faisait le charme _ il le fait encore _ de notre aviation légère à l’époque où celle-ci se cherchait. L’Aéro-Club local avait mis son terrain à la totale disposition des amateurs et avec une amabilité qu’ils se plaisent à souligner. Ce qu’ils ont beaucoup apprécié aussi, c’est l’accueil de Passot. Passot est constructeur d’avions qui ne sont pas de type HM, mais il a eu l’élégance de laisser libre disposition de son atelier aux amateurs HM, de leur laisser la clé lorsqu’il est parti de Mâcon pour un voyage. Les amateurs sauront s’en souvenir.. Et ils sauront se souvenir de l’accueil de la famille Croses.
_ Vous venez voler, mais vous manquez de ceci et de cela, qu’importe, installez-vous chez nous et vous irez voler quand il vous plaira.
Ce qu’il faut souligner aussi c’est la compréhension, la parfaite courtoisie du S.G.A.C.C. grâce auquel le Suisse Cosandey a pu venir en avion, de Pontarlier tout au moins, car le parcours suisse fut effectué en tirant le HM 293 sur la route. Compréhension aussi du R .S.A. qui sollicita du S.G.A.C.C. l’autorisation exceptionnelle pour Cosandey, de Béraud en particulier, qui vint à Mâcon.
Que fit-on à Mâcon ? On vola, beaucoup même. Pour sa part, Henri Mignet emmena 37 personnes et Croses 39. Mais ce n’étaient pas de simples promenades, les vols étaient conçus comme des vols d’initiation aux particularités de la formule et chacun pouvait tâter la mécanique. Il y avait là, bien sûr, des Français, mais aussi des Suisses, des Belges, tous réunis dans la « nationalité HM ». Nous voilà revenus aux plus beaux temps de l’aviation d’amateur, mais en prenant un départ étayé par une expérience et une sagesse techniques qui répondent du succès du Mouvement.
La manifestation de Mâcon a été organisée par l’Amicale Parisienne des Constructeurs Amateurs de la Formule Mignet. Précisons que l’activité de ce groupement couvre uniquement Paris et la région parisienne, le R.S.A. restant bien entendu le mouvement national amateur, et l’amicale parisienne Mignet étant d’ailleurs membre du R.S.A. Elle ne songe en aucune façon à se substituer au Réseau dont Lacour et Béraud ont, par leur sagesse, permis le développement. A la tête de l’amicale nous trouvons Yves Millien, Jean Lepeltier, Serge Barabach et les Suisses Cosandey et Jung.
Que va faire l’Amicale Parisienne ? Construire bien sûr.
Mais _ et c’est capital _ les plans de ces appareils ne seront diffusés avant que ces machines soient passées au C.E.V. où elles auront obtenu leur C.D.N. : telles sont les bases sur lesquelles le Mouvement Mignet démarre pour sa seconde jeunesse. Un mouvement que nous suivrons de près, faut-il le préciser.
J. GX.