AVIATION Magazine n° 359, 15 novembre 1962

MARENNES : un stage de pilotage sur avion Mignet

C’est un stage bien particulier qui s’est déroulé à Saint-Just, près de Marennes, sur le terrain du Bournet. Les choses se sont passées en août et, si nous en sommes informés avec quelque retard _ nous avons affaire à des amateurs qui disposent d’un temps limité _ elles conservent tout leur intérêt. Eclairons notre lanterne.

Donc en août, le Réseau du Sport de l’Air, l’Aéro-Club du Bassin de Marennes, la Maison des Jeunes et de la Culture de Boulogne-Billancourt, avec le concours du SFATAT, avaient organisé un stage de pilotage sur appareil de formule Mignet _ premier stage du genre _ et destiné aux constructeurs amateurs. C’est Yves Millien qui était l’animateur de ce stage comme il est animateur de tout ce qui touche à cette formule.

            Il s’agit bien là de la formule Mignet mais sans ses exclusions d’antan. L’école était faite par un moniteur agréé, M. Lonchambon _ qui, préalablement, ne connaissait pas la formule, dans son aspect « pilotage » s’entend. Et la délivrance des brevets se fit selon les règles classiques : Appareil utilisé : un biplace HM 380 à moteur Continental 65 ch construit par M. Albert Baron et qui appartient à l’Aéro-Club du Bassin de Marennes.

            Six amateurs ont participé à ce stage : Serge Barabach, de Colombes : 11 h 22 de double, 0 h 07 de sol ; Jean Lepeltier : 14 h 31 de double commande, 5 h 32 de sol, breveté 1er degré ; Yves Millien, de Boulogne-Billancourt : 10 h 33 de double commande,  10 h 12 de solo, breveté 1er degré ; Guy Roy, de Châtelleraut : 8 h 33 de double, 0 h 19 de solo ; Gilbert Thomas, de Paris : 3 h 39 de double commande ; Bernard Ciron, de Baixas (Pyrénées-Orientales) 1 h 47 de double.

            Au total 66 h 35 de vol d’école et 486 atterrissages. 

Conclusions du stage 

            Des conclusions ont été tirées de ce stage, en voici la substance :

-                     Il est nécessaire de dissiper le mythe de la facilité de l’apprentissage du pilotage. L’apprentissage est long, comme sur avion classique. Il n’en demeure pas moins qu’en l’air les évolutions sont très faciles et d’une sécurité certaine justifiant pleinement la formule.

-                     Il a été constaté que les moniteurs formés sur avions classiques peuvent facilement  enseigner le pilotage sur appareil de la formule Mignet. Roland Lonchambon, après 30 minutes de double avec Albert Baron et 15 minutes de solo, a commencé l’école.

 Une date 

            C’est un peu une date que marque ce stage : l’affirmation de la volonté des amateurs Mignet de s’intégrer à la collectivité aéronautique. Et voilà qui pourrait être une autre conclusion du stage : l’aviation formule Mignet apporte en quelque sorte une note particulière à l’aviation légère classique, celle de gens davantage attirés par le charme de la promenade aérienne que par l’art du pilotage.

 

Jean GRAMPAIX